ROTTEN ISLAND 06

  Le soleil, ayant haché les brumes matinales, flambait dur dans un ciel trop vaste qui figeait l’île de son haleine de fièvre. Les oiseaux siffleurs de l’aube s’étaient tus, aussi brusquement qu’une bande-son interrompue. Le long de la pente continue qui courait du bord de la grève au sommet du volcan, pas un souffle ROTTEN ISLAND 06

ROTTEN ISLAND 05

  Pearl Mama et moi on s’embrassa pour la première fois, au détour d’un matin brumeux, dans la cale de la Lady Day. Un baiser… Un bécot, un vrai. Une pelle. Un bouche à bouche de collégien à collégienne. Doux et passionné, le patin. Tendre autant que langueux. Aussi joli que vicelard. La veille, au ROTTEN ISLAND 05

ROTTEN ISLAND 04

  Pearl Mama déclara : – Faut se bouger le po-po-popotin… J’approuvai : – Ouais. Dans cette fichue région de la planète, une saison de cyclones empêchait toute activité entre septembre et novembre. Durs, les cyclones. Coléreux. Se foutant des activités des hommes comme tu te fiches des états d’âme des fourmis. Avec bourrasques hurlantes, vagues géantes ROTTEN ISLAND 04

ROTTEN ISLAND 03

  Pour les géographes, notre caillou se nommait Subor Pulau. Pulau, ça veut dire « île » en bahasa, la langue commune de l’archipel indonésien, dérivée du malais. Subor, va savoir… L’île de Subor, donc. Parmi les équipages des cargos contrebandiers qui louvoyaient dans cette zone perdue, aller-retournant de Mindanao à l’Australie, charriant des cargaisons de choses ROTTEN ISLAND 03

ROTTEN ISLAND 02

  – Je suis ch-ch-chanteuse, avait-elle bégayé pour se présenter. Chanteuse, elle l’était. Et comment ! La première fois que je l’entendis (un instant qui bouleversa  toute une partie de mon existence, je te prie de croire !) c’était au bar de l’hôtel Sheraton de Kuala Lumpur. Il y avait trois jours que j’avais quitté la forêt ROTTEN ISLAND 02