IMPASSE KAMPUCHEA (3)

CABANE   Les gosses mangent sans causer Vite Avec les mains Le Hobo il a de la vodka Des bières Et pas trop faim Drôle de baraque, le Hobo se dit. Creusée dans le corps du vieux générateur, Un terrier de ferraille, Des senteurs de cambouis. Au sol des nattes pas trop crevées, Des cartons IMPASSE KAMPUCHEA (3)

IMPASSE KAMPUCHEA (2)

AU-DESSUS DES HOMMES   Les Gavroches C’est toujours né par terre La faute à ta mère Trrrriiiiiiiiiiit, sifflet. Trriiiit, fait le vieux soldat fou, en bas. C’est comme ça qu’il salue le crépuscule, Le Hobo il se dit. Il est avec Mom, la grandette en treillis, Son calbard, Ses jambes maigres, Noires, Son lance-pierres fiché IMPASSE KAMPUCHEA (2)

IMPASSE KAMPUCHEA (1)

GAMINE   Sous la lumière si dure Qu’elle mord Ce ciel immense Un ravage d’ordures Y courent y dansent Des nuées d’enfants morts Le Hobo il gagne un passage entre deux immeubles. Dans le temps oui c’était une rue, sûrement Maintenant c’est une décharge, un tapis d’ordures D’un bon mètre épais En guise de chaussée. IMPASSE KAMPUCHEA (1)

SAHARA

404   La fois qu’il était planté Mort, le Hobo Putain de sort La fois qu’il a rencontré Kader Dajango « J’suis crevé ! » Le Hobo il se dit. Clamsé. Un cleps oublié sur une putain de plage Décédé, désert de mes deux ! « J’serai jamais vieux, Serai jamais sage » C’est ça que le Hobo se dit. A SAHARA

QUEENSLAND

L’HOMME EN L’ARMES   La dame saoule Elle bégaie / épars sanglots La dame dont la vie coule Coule coule Au fond d’un bungalow La dame elle dit : « C’étaient deux beaux gamins Grandis par ici. Un c’était John, l’autre c’était Jacky. Une paire de copains Un genre de frères Egarés en guerre Là-bas en Asie, QUEENSLAND