TRIANGLE D’OR

OPIUM   Les soldats d’Indochine avaient / Ce chant de marche qu’ils rythmaient / A coups de godillots. Opium – Vlam, vlam – Poison de rêve / Fumée – Vlam, vlam – Qui monte au ciel. Le Hobo il soulève ses paupières. Soupire une plainte. Sa nuque sur du bois dur Comme de la pierre TRIANGLE D’OR

VENEZUELA

GUET-APENS   Un M-Sixteen, chargeur doublé. En montent des parfums de métal, Un fond de cale Que vient poivrer Le laiton des balles Le furtif relent de poudre noire. « La voiture montera de la frontière » El Commandante a dit. Planté dans un trou d’homme, Le Hobo il attend. (Les oiseaux LY-yyyres Sont en FUReu-eu-r…) Le VENEZUELA

PHNOM PENH

PSAH (marché)   Y’en a cinq, des Psahs. Phom Penh, ça n’existe que là : Cinq îles Sur la mer de ruines. L’Archipel de la Survie. Psah Thmey, le central, Psah O Russeï, au stade olympique, Psah Kandal, alcool, tabacs et défonces, Psah Tou tol pong, celui qu’ont laissé les Russes, Psah Dtek klav, les Eaux PHNOM PENH

SURABAYA

RUE DES POUPEES (Jalan Dolly)   Au bord de Surabaya La venelle à putes. Les boxons se battent A coups de sonos. Miaulements mélangés que scande / unit Le beat du disco – Les lumières emmêlées. Sont sur un balcon, le Hobo et Charlie Wang. Le Hobo il dit : « J’vais me trouver une baraque. » Charlie Wang il SURABAYA

NICARAGUA

INCENDIE   Mille neuf cent Quatre-vingt onze – Managua Vieille gonzesse à sec – asséchée A flanc Par la guerre Le soleil Incessant « Y’a des bébés rôtis ! un mec il crie, Bordel y’a des enfants cramés plein la baraque ! » Ne restent plus que les murs. Avec des grandes traces de suie dessus comme des vagues furieuses. NICARAGUA