Photos de Serge Corrieras
Paroles de Thierry Poncet
Avec en tête une mélodie de Pierre Barouh, immortalisée par Yves Montand…
Moi je pédal’ soir et matin
Le souffle court sur mon engin
A cyclo-pouuuusseu…
J’me gagne trois ronds, pas un radis
De quoi m’payer un bol de riz
A cyclo-pouuusseu…
Pour mon travail faut bien le dire
Je dois compter sur le hasard
A cyclo-pouuuusseu…
J’aurai jamais d’nouveau départ
Pour moi c’est l’pire et puis le pire
A cyclo-pouuuusseu…
Y’a des charett’ qui m’éclaboussent
Y’a des camions qui m’fout’ la frousse
A cyclo-pouuuusseu…
Pour eux la clim’, les sièges en mousse
Pour moi cahots et puis secousses
A cyclo-pouuuusseu…
Moi mon boulot c’est d’la douleur
L’gros d’mon salaire c’est d’la sueur
A cyclo-pouuusseu…
Au grand soleil à certaines heures
Moi je sens s’éclater mon cœur
A cyclo-pouuusseu…
Par temps de pluie je prends toute l’eau
Je suis trempé de bas en haut
A cyclo-pouuusseu…
Et quand il faut rouler de nuit
Comment j’saurais où donc je suis ?
A cyclo-pouuusseu…
Quand on m’envoie vers le marché
C’est pas facile de fendre la foule
A cyclo-pouuusseu…
Faut crier fort, faut se fâcher
Moi ça m’ennuie, moi ça me soûle
A cyclo-pouuusseu…
J’ai pas d’femme, j’ai pas de toit
Y’a qu’mes guenilles qui sont à moi
A cyclo-pouuuusseu…
Et sur cette terre mon seul droit
C’est de pousser dix fois mon poids
A cyclo-pouuuusseu…
Ça m’tire les bras, ça m’tire les cuisses
Que voulez-vous qu’les dieux y puissent ?
A cyclo-pouuusseu…
Ça m’tord le dos, ça m’tord la face
Que voulez-vous qu’les dieux y fassent ?
A cyclo-pouuusseu…
Quand j’aperçois au bord d’la route
Une jolie fille sur son vélo
A cyclo-pouuusseu…
J’ai le cœur gros et puis je doute
D’avoir tiré l’bon numéro
A cyclo-pouuusseu…
Quand par hasard on a d’l’argent
Une jolie course, un bon client
A cyclo-pouuuusseu…
On se soul’ avec les copains
Que des clochards au bar du coin
Les cyclo-pouuuusseux…
Les tourist’ s’font photographier
Sur ma nacelle l’air amusé
A cyclo-pouuuusseu…
J’ai même trimballé des vedettes
Jusqu’où ils allaient faire la fête
A cyclo-pouuuusseu…
Les passagers m’regardent rar’ment
Le dos tourné, indifférents
A cyclo-pouuuusseu…
Moi je sais qu’après l’tournant
Y’a rien que la mort qui m’attend
A cyclo-pouuuusseu…
Moi je sais qu’après l’tournant
Y’a rien que la mort qui m’attend
Moi je sais qu’après l’tournant
Y’a rien que la mort qui m’attend
Moi je sais qu’après l’tournant
Y’a rien que la mort qui m’attend…
Moi je sais qu’après l’tournant
Y’a rien que la mort qui m’attend…
Moi je sais qu’après l’tournant
Y’a rien que la mort qui m’attend…
(A suivre)
5 commentaires
Merci vieux d’avoir pigé toute l’ironie de cette carte postale et de sa légende « Royaume du Cambodge » pour cette rubrique. Je me marre encore d’avoir eu l’audace de publier certaines images, qui ne correspondaient pas exactement aux critères de ce genre d’édition.
C’est avec le plus grand plaisir, Maestro !
Merci à vous deux pour ce partage. Encore une bonne immersion dans le Cambodge des années 90’s.
Du coup je suis parti voir toutes les photos de Sergio.
Allez, un peu de pub pour Sergio, vous trouverez ses photos sur le lien ci dessous:
https://www.flickr.com/photos/scrambler450/albums
Y a de tout, Merci à l’Artiste!
Exxxcellent !
mmm le type là, avec la gratte, c’est pas Louis Bertignac de Téléphone ?
J’ai bon Sergio ?
Bonjour ! vous citez dans ce blog Pierre Barouh : Ceux qui ont eu la chance du partage avec Pierre Barouh savent que ce n’est pas seulement un ami qui est trop tôt parti sur l’autre rive. Pierre était aussi un grand humaniste aux qualités rares et d’une générosité enjouée. Il a certainement consacré plus de temps au talent des autres qu’au sien. En 35 ans d’amitié, je ne l’ai pas une fois entendu dire du mal de quelqu’un…. Plus qu’un poète talentueux, dont l’art traversera et traverse déjà les générations, Pierre restait attentif à ce et à ceux qui l’entouraient, avec bienveillance, intelligence, courtoisie. Il faut s’inspirer de ce qu’il nous lègue : ses messages sont immortels, vrais, fondés, réfléchis, profonds…car il est également un homme de grande culture. Et nous en avons tant besoin ! Sensible à la nature, au respect et à la beauté du Monde, son regard sans frontières était un hymne à la rencontre et au partage. Saravah ! merci de tous tes cadeaux très cher Pierre !
Alain Rançon
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