Script-quizz n°04

 

Salut à toutes, tous.

La littérature qu’on se délecte à lire est aussi la matière première de tous les films, téléfilms et séries que nous aimons à mater. Même s’il ne s’agit pas de l’adaptation d’un bouquin mais d’une oeuvre originale, derrière chaque thème, chaque séquence, dans certains cas chaque plan, le travail de base est celui d’un écrivain. Eh ouais, un gadjo tout seul avec ses clopes et sa boutanche devant sa ch’tite machine…

Trouvez ci-dessous un bout de scénario. A vous de deviner de quel film il est extrait…

P.S. : Ce sera en V.F., hein… La retranscription des scripts en V.O.S.T. reste à inventer !

 

EXT Nuit, devant le bar

Une voiture en tirant une autre en remorque longe un bar isolé au bord d’une route enneigée à l’enseigne du « King of Clubs ». La voiture et son attelage tournent pour s’engager dans le parking du bar.

 

INT Nuit, bar

Jerry entre dans le bar, ôtant ses gants. Il porte des moonboots, une épaisse parka et un chapeau à oreillettes. Il fouille la salle du regard.

La caméra explore la salle. Les clients sont des travailleurs costauds, assez âgés. Certains sont au bar, d’autres jouent au billard. On distingue Carl et Gaear, assis à une table dans le fond.

Jerry se décoiffe et se dirige vers eux.

 

INT Nuit, bar

Jerry devant Carl et Gaear. Il y a une dizaine de bouteilles de bière vides sur la table. Carl, petit et nerveux, surveille l’avancée de jerry. Gaear, grand et blond, fait mine de sommeiller, la tête en arrière, une cigarette allumée au coin de la bouche.

Jerry :
Je suis Jerry Lundegaard.

Carl :
Tu es Jerry Lundegaard ?

Jerry :
Oui. Shep Proudfoot a dit que…

Carl :
Que tu viendrais à 19 h 30. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Jerry (étonné) :
Shep a dit 20 h 30.

Carl :
On est là depuis une heure. Mon pote a pissé trois fois.

Jerry :
Oh, je suis vraiment désolé. Shep m’a dit 20 h 30. Il y a eu un malentendu.

Carl :
Tu as la voiture ?

Jerry :
Oui. Bien sûr. Elle est dehors. Une Cierra terre de Sienne toute neuve.

Carl :
Bon, d’accord. Assieds-toi, alors.

Gaear ouvre les yeux.

 

INT Nuit, table de bar.

Jerry s’assoit.

Carl :
Je suis Carl Showalter. Lui, c’est mon associé, Gaear Grimsrud.

Jerry :
Enchanté… Bon, alors, on est d’accord ?

Carl :
Bien sûr qu’on est d’accord, Jerry. Pourquoi on ne le serait pas ?

Jerry :
Oui, bien sûr. Shep répond de vous. J’ai totalement confiance en vous.

Il tente un sourire conciliant, mais les deux autres restent impassibles. Il fouille ses poches et en sort un trousseau de clés.

Jerry :
Bon, on dirait que c’est tout. Voilà les clés…

Carl :
Non, ce n’est pas tout, Jerry.

Jerry :
Hein ?

Carl :
On a dit : une voiture neuve, plus 40 000 dollars.

Jerry :
Attendez : notre accord, c’était : la voiture d’abord, puis les 40 000 dollars après, sous forme de rançon. Je pensais que Shep vous l’avait dit.

Gaear, se redresse et pose les coudes sur la table, l’attitude menaçante.

Carl :
Shep ne nous a pas dit grand-chose, Jerry.

Jerry :
Okay, euh…

Carl :
Sauf que tu serais là à 19 h 30.

Gaear se penche sur la table, de plus en plus menaçant.

Jerry :
Oui, il y a eu un malentendu.

Carl :
Tu l’as déjà dit.

Jerry :
D’accord… Mais l’accord ne disait pas que je devais tout payer d’avance. Ecoutez-moi : je vous donne un véhicule neuf, d’avance, et puis je…

Carl (sèchement) :
Je ne veux pas discuter, Jerry !

Jerry (conciliant) :
Okay.

Carl :
Je ne veux pas rester ici à bavasser sur ci et ça. Ce que je vois, c’est que ce que nous a dit Shep n’était pas logique.

Jerry :
Mais si. J’ai pensé à tout.

Carl :
Tu veux qu’on kidnappe ta femme ?

Jerry :
Oui.

Carl :
Tu… Bon, mon problème, ici, tu vas payer la rançon. On dit quoi ? 80 000 dollars ? Là-dessus, tu vas nous donner 40 000 balles et garder l’autre moitié. Ça veut dire que tu déshabilles Pierre pour habiller Paul. Ça n’a pas de sens !

Jerry :
Okay, okay, je t’explique : ce n’est pas moi qui vais payer la rançon. Ma femme est riche. Enfin, c’est surtout son père qui a plein de fric. Il est vraiment plein aux as. Maintenant, moi, j’ai des ennuis…

Carl :
Quel genre d’ennuis, Jerry ?

Jerry :
Ça, euh… Ça… Je ne vais pas entrer dans les… J’ai besoin de ce fric. Donc, son père, il est carrément riche…

Carl :
T’as qu’à lui demander le pognon !

Gaear :
Ou bien taxer ta putain de femme !

Carl :
Ou bien ta putain de femme, Jerry.

Jerry :
Bien, euh… Le problème, c’est que, euh… Bien : ils ne savent pas que j’ai besoin d’argent. Et même s’ils étaient au courant, ils refuseraient. C’est même le principal problème… Mais bon, ce sont des problèmes personnels, ça…

Carl :
De problèmes personnels ?

Jerry :
Oui, des problèmes personnels qui n’ont pas besoin de…

Carl :
Okay, Jerry. Si je comprends bien, tu nous demandes de faire ce boulot pour toi, mais tu ne veux pas… Tu ne veux pas, euh… Tu… Oh, puis fait chier, allons jeter un coup d’œil à cette Cierra !

 

(A suivre)

 

 

4 commentaires

  • Véronique dit :

    Ouah film déjanté …..F.MacDormand excellente en policier et les voyous fous….Je me souviens encore de la scène de la broyeuse….

  • Le cosmonaute dit :

    Bizarre… je pensais à XXXX hier matin en chargeant mon estafette et j’avais en tête outre le paysage morne, glacé du Ma, la gueule du mari de la keufette qui ressemblait comme deux goutte d’eau, non au duc de Bordeaux, mais à un pote aussi vif que le type en question. Cela dit les personnages, les chanmés du film sont plus vrais que nature. Des pas beaux foireux.
    Reste que ce film et les autres sortis des cerveaux de deux génies du cinoche, sont, quasiment à chaque fois des chefs d’oeuvre. Vache ! je pourrais revoir le film dont il s’agit ici et tous les autres en boucle.

    Maintenant chapeau à Thierry pour avoir rendu le truc comme il est.

  • Oliv' dit :

    Ça parle en dollars donc ça doit être américain mais ça rappelle une ambiance à la Dupontel… En tout cas je n’ai pas vu ce film, flûte. Je m’en retourne dans ma R16..

  • LECHAUVE Dominique dit :

    toujours aussi bon les fréres Cohen, si je ne me trompe pas de film

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